Prévention et dépistage
Existe-t-il des moyens de prévenir le cancer du sein?
Il n’existe pas de moyen sûr de prévenir tous les cancers du sein. Il existe certains facteurs de risques modifiables pour lesquels il y a lieu de porter attention.
Prévention
Vous pouvez porter attention aux risques modifiables en :
- maintenant un poids santé, principalement après la ménopause;
- faisant de l’exercice le plus régulièrement possible (3 à 6 heures/semaine);
- discutant avec votre médecin ou l’infirmière praticienne spécialisée (IPS) de la pertinence de l’utilisation des hormones et contraceptifs pour vous;
- évitant ou limitant la consommation d’alcool; ne dépassez pas une consommation par jour et limitez-vous à 4 ou 5 consommations par semaine;
- évitant le tabac.
Femmes à risque élevé
En présence de certaines mutations génétiques, d’une histoire familiale importante ou suite à un calcul de risque effectué en clinique ou dans le cadre du projet PERSPECTIVE, votre de risque de développer un cancer du sein peut être estimé comme étant élevé. Un dépistage personnalisé peut alors vous être proposé: une mammographie annuelle et l’ajout possible de l’IRM mammaire dans certains cas.
Les femmes à risque élevé peuvent discuter avec leur médecin ou l’IPS, des moyens de prévention et de dépistage adaptés à leur condition. Pour plus d’information sur la prévention, visitez le site du Centre des maladies du sein du CHU de Québec-Université Laval.
Certains médicaments comme le tamoxifène peuvent diminuer de 50 % le risque de développer un cancer du sein chez les femmes ayant un risque personnel ou familial de développer un cancer du sein.
Des chirurgies préventives peuvent être proposées à des femmes porteuses de mutations BRCA1 et BRCA2.
Dépistage
Comment dépister le cancer du sein?
Un dépistage précoce du cancer du sein augmente les chances de guérison. Il est donc sage pour toutes les femmes de réfléchir aux moyens de dépistage à leur disposition, selon leur âge et leur condition. Ces gestes simples peuvent diminuer le risque de développer un cancer du sein s’ils sont posés de façon régulière.
Mammographie
La mammographie est le meilleur moyen pour dépister le cancer du sein. Cet examen permet de déceler de toutes petites lésions au moment où elles ne sont pas encore assez grosses pour les sentir au toucher. C’est le seul examen reconnu scientifiquement qui permet de diminuer la mortalité par cancer du sein. La mammographie n’est pas un examen infaillible. En effet, sa sensibilité à détecter des lésions est d’environ 90 %. Ainsi, environ 10 % des cancers peuvent passer inaperçus à la mammographie. La mammographie détecte toutes sortes de lésions autres que des cancers. Ainsi, 10 à 15 % des femmes qui passent une mammographie de dépistage peuvent avoir à passer des examens d’investigation alors qu’elles n’ont pas de cancer.
La décision de faire une mammographie de dépistage revient à la femme qui doit peser les avantages et les inconvénients de cet examen.
Note générale
Les avantages du dépistage sont incertains chez les femmes dont l’espérance de vie est réduite par des problèmes de santé graves, peu importe l’âge.
Recommandations pour la mammographie de dépistage :
Femmes de moins de 50 ans
Avant 50 ans, la mammographie de dépistage n’est pas recommandée pour les femmes ne présentant pas de facteurs de risque importants.
Pour les femmes de moins de 50 ans, la mammographie peut toutefois être recommandée dans certaines conditions. Voir risques familiaux pour plus d’explications.
Pour les femmes à risque, en raison de leur histoire familiale ou personnelle (ex. : antécédents de lésion à risque, le médecin ou l’IPS peut leur recommander de commencer à passer des mammographies avant 50 ans et de les passer chaque année.
Pour les femmes à risque élevé (ex. : porteuse de mutation BRCA), d’autres examens de dépistage (comme l’IRM mammaire) peuvent aussi être utilisés annuellement dès 25 ou 30 ans. (voir le communiqué* GAM sur IRM mammaire). La mammographie annuelle peut être aussi recommandée avant l’âge de 40 ans, mais jamais avant l’âge de 30 ans.
Au Canada, la mammographie est recommandée aux femmes de 50 à 74 ans tous les deux ou trois ans. Au Québec, le PQDCS envoie les lettres d’invitation tous les 2 ans, car le délai moyen observé entre deux mammographies est de 30 mois. Pour plus d’information sur la mammographie, consultez la page Mammographie de dépistage.
Pour les femmes à risque, en raison de leur histoire familiale ou personnelle (ex. : antécédents de lésion à risque, le médecin ou l’IPS peut leur recommander de passer les mammographies chaque année.
Pour les femmes à risque élevé (ex. : porteuse de mutation BRCA), d’autres examens de dépistage (principalement l’IRM mammaire) peuvent aussi être utilisés en association avec la mammographie de façon annuelle (voir le communiqué* GAM sur IRM mammaire).
Femmes de 70 à 74 ans invitées au PQDCS en 2024
Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs recommande depuis décembre 2011, la mammographie de dépistage aux 2 à 3 ans aux femmes jusqu’à l’âge de 74 ans. Depuis le 1er février 2024, les femmes de 70 à 74 ans sont maintenant invitées à passer une mammographie de dépistage aux deux ans par le PQDCS. La lettre reçue sert d’ordonnance pour prendre un rendez-vous si elles le désirent (voir le communiqué* GAM sur Le dépistage du cancer du sein chez les femmes de 70 ans et plus).
Les femmes à risque élevé peuvent continuer la mammographie sur une base annuelle, mais l’IRM en dépistage cesse habituellement à 69 ans.
Femmes de 75 ans et plus
Il n’y a pas de recommandation claire pour ce groupe d’âge. La décision de faire une mammographie de dépistage après 75 ans doit prendre en considération, l’état de santé globale de la femme, son risque de cancer du sein et faire l’objet d’une décision avec son médecin ou son IPS. De plus, la préférence de la femme est aussi à considérer.
Note générale
Les avantages du dépistage sont incertains chez les femmes dont l’espérance de vie est réduite par des problèmes de santé graves, peu importe l’âge.
*Il est à noter que les communiqués du GAM cités précédemment ont été rédigés avant 2024, au moment où seules les femmes de 50 à 69 ans étaient invitées par le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS).
L’examen clinique des seins (ECS) peut être réalisé par le médecin ou l’IPS lors de l’examen périodique ou avant la prise d’anovulants (comme la pilule contraceptive) ou d’hormonothérapie (comme les hormones en début de ménopause).
Cet examen doit être fait par le médecin ou l’IPS lorsqu’une femme observe un changement au niveau de ses seins.
De plus, un examen clinique des seins (ECS) pet être utile chez les femmes présentant une densité mammaire élevée à la mammographie. En effet, les seins denses à la mammographie ne le sont pas nécessairement à la palpation, et vice versa.
L’examen consiste en la palpation des deux seins, de la région des deux aisselles et des ganglions au-dessus et au-dessous de la clavicule. Les études ne permettent pas de conclure que l’examen clinique des seins peut servir de seul moyen de dépistage. Cependant, dans 10% des cas de cancer, l’ECS est l’examen ayant permis de faire le diagnostic.
Auto-examen des seins
L’auto-examen des seins (AES) n’est pas reconnu comme une méthode efficace de dépistage du cancer du sein. Les études n’ont pas mis en évidence de réduction de la mortalité par cancer du sein. C’est pourquoi la pratique régulière de l’auto-examen des seins n’est pas recommandée. Par contre, il est important pour la femme de rester attentive à tout changement pouvant survenir à ses seins (écoulement, bosse, rougeur, changement de la peau ou du mamelon). Il faut se rappeler qu’un cancer peut apparaître entre deux mammographies et consulter même si une mammographie récente est normale.
Calculer votre risque
L’étude PERSPECTIVE a permis de calculer le risque de cancer du sein des participantes de 40 à 69 ans du Québec et de l’Ontario grâce à l’analyse de variations génétiques (PRS) et d’autres facteurs de risque dont, la densité mammaire. Les participantes ont été avisées de leur catégorie de risque et du dépistage adapté à leur niveau de risque.
Les analyses et les résultats de l’étude devraient être disponibles en 2024 et les publications accessibles sur le site de l’étude.
Apprenez en plus en visitant le site de l’étude www.etudeperspective.ca
Vous pouvez aussi calculer votre risque de développer un cancer du sein et obtenir de l’information supplémentaire sur les facteurs de risque en complétant l’outil de calcul de risque français de l’Ontario sur le site suivant : MyCancerIQ (Cancer Care Ontario).
Révisé le 22 octobre 2024