Avantages et inconvénients
Le Programme québécois de dépistage de cancer du sein (PQDCS) s’adresse aux personnes inscrites comme femme à la RAMQ.
Les avantages pour une femme de participer au PQDCS sont les suivants :
-
votre lettre d’invitation, de relance ou de rappel qui vous sera acheminée par la poste vous servira d’ordonnance médicale (prescription) pour prendre un rendez-vous pour une mammographie de dépistage;
-
vous passerez votre mammographie ou vos examens complémentaires (si nécessaire) dans des centres répondant à des normes de grande qualité;
- nous vous attribuerons un médecin/infirmière praticienne spécialisée (IPS) volontaire pour le suivi du résultat de la mammographie si vous n’avez pas de médecin ou IPS traitant;
-
vous recevrez une lettre de résultat dans les 10 jours suivant votre mammographie;
-
vous aurez accès à des services de soutien psychosocial;
-
le responsable du Programme s’assurera qu’un médecin ou IPS prendra en charge le suivi des résultats si la mammographie est anormale ou si le résultat fait mention de signes cliniques même si la mammographie est normale;
-
vous recevrez une lettre de rappel par la poste, deux ans après votre dernière mammographie jusqu’à l’âge de 74 ans;
-
vous participerez à un programme de qualité qui est évalué régulièrement.
Vous pouvez aussi consulter le site du Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), ainsi que le feuillet produit par le MSSS : « VOTRE DÉCISION! ».
Un mot sur les avantages de la mammographie de dépistage
INFORMATION: Bien que la mammographie de dépistage puisse être proposée aux personnes trans et à certains hommes à risque, il y a peu de données disponibles spécifiques pour ces groupes. Les données disponibles étant reliées au PQDCS impliquent les femmes de 50 à 74 ans, c’est pourquoi on retrouve souvent le terme «femmes» dans cette section.
On estime que plus le risque de développer un cancer du sein est élevé, plus les avantages du dépistage précoce sont importants.
La réduction de la mortalité
La réduction de la mortalité est la raison d’être d’un programme de dépistage. Les données statistiques, après 10 ans de fonctionnement du Programme, indiquent une réduction de mortalité de l’ordre de 35 % chez les femmes participant au Programme de dépistage du cancer du sein.
Un dépistage précoce
Un cancer du sein peut être découvert plus tôt grâce au dépistage, ce qui est un facteur important pour contribuer à la diminution de la mortalité. Les cancers trouvés au dépistage sont généralement plus petits que ceux trouvés à l’examen physique. Voir l’outil Mémo-Mamo*.
*Il est à noter que l’outil Mémo-Mamo a été développé avant 2024, au moment où seules les femmes de 50 à 69 ans étaient invitées par le PQDCS.
On a pu observer en 2017, dans la région de la Capitale-Nationale, que 45 % des cancers infiltrants trouvés au dépistage étaient des petites tumeurs de 1 cm ou moins et environ 76 % des cancers n’avaient pas envahi les ganglions, ce qui en fait des cancers qui ont un excellent pronostic. Il est à noter que les objectifs du PQDCS sont de détecter plus de 30 % des cancers de petite taille et plus de 70 % des cancers qui n’envahissent pas les ganglions.
Chirurgie conservatrice
Le dépistage précoce du cancer du sein permet d’avoir une chirurgie moins étendue permettant de conserver le sein et réduit le risque d’avoir de la chimiothérapie, le cancer mis en évidence étant plus petit.
Un mot sur les inconvénients de la mammographie de dépistage
Les faux négatifs (10 % des cancers)
La mammographie n’est pas infaillible. Certains cancers peuvent passer inaperçus. Les femmes, les hommes, les personnes transgenres ainsi que leur médecin ou infirmière praticienne spécialisée doivent donc rester attentifs à l’apparition récente des signes et des symptômes et ce, peu importe le résultat de la mammographie de dépistage.
Consulter la page «Être attentive à ses seins»
Les faux positifs (10 % des dépistages)
Les mammographies demandant une investigation supplémentaire qui ne révèlera pas de cancer sont considérées comme de faux positifs. Les résultats faussement positifs ont plusieurs conséquences : de l’anxiété, une augmentation du nombre d’examens complémentaires requis et d’examens de contrôle ainsi qu’une diminution de la participation des femmes aux dépistages subséquents. Pour 1000 femmes dépistées par le PQDCS, environ 100 seront référées pour investigation (examens complémentaires) et 7 cancers du sein seront identifiés. Les faux positifs sont plus fréquents lors de la première mammographie.
Les risques associés aux radiations
Le risque est associé à la dose et à l’âge lors de l’exposition. Le risque qu’un cancer du sein se développe à cause d’une mammographie de dépistage aux 2 ans entre l’âge de 50 à 74 ans est très faible.
De plus, les changements technologiques permettant d’obtenir des images de mammographie numérique ont permis de réduire de plus de 20 % les doses de radiations émises. La quantité de radiations absorbées lors d’une mammographie varie d’une femme à l’autre en raison de ses caractéristiques personnelles.
Il faut cependant savoir que la dose de radiations est plus élevée pour les femmes avec prothèses mammaires, des images additionnelles étant requises. Cependant, la dose de radiation demeure sécuritaire.
Surdiagnostic et surtraitement
Le dépistage peut mettre en évidence des cancers qui n’auraient jamais eu de signification clinique pendant la vie des femmes. Le cancer du sein est une maladie hétérogène, qui peut donc se « comporter » très différemment d’une personne à l’autre. Certaines tumeurs progresseraient très vite et d’autres, très lentement. Il est possible que certains cancers, qui progressent très lentement, puissent ne pas avoir d’impact sur la vie de la personne. La grande majorité de ces cancers à progression lente seraient des cancers in situ. Le problème est qu’on ne dispose d’aucun moyen pour connaître l’évolution de chaque cas particulier et que, dans ce contexte, il est justifié de traiter tous les cas.
Les recherches passées et en cours contribuent à mieux identifier le type de traitement à proposer selon les caractéristiques de la tumeur et visent à éviter des traitements qui ne seraient pas requis pour certaines personnes.
Douleurs et malaises lors de la mammographie
Pour certaines femmes, la mammographie peut être inconfortable et parfois douloureuse. Il faut souligner que la compression ne dure que quelques secondes et que la technologue sera attentive à minimiser l’inconfort. Si vos seins sont sensibles en période prémenstruelle, il peut être préférable de prendre votre rendez-vous pour votre mammographie, après vos menstruations.
Certaines femmes ont remarqué qu’éviter la consommation de café, de thé, de chocolat et de colas durant les deux semaines précédant l’examen peut diminuer l’inconfort.
Pour faciliter le déroulement de la mammographie et diminuer la douleur ressentie lors de la compression, il est important de se détendre et de bien collaborer avec la technologue. Le fait de suivre les conseils de la technologue peut rendre l’examen plus confortable.
Les bénéfices du dépistage ne sont pas répartis équitablement
Certaines femmes bénéficieront du dépistage et guériront de leur cancer. Certaines autres ne connaîtront que les désavantages, soit des examens complémentaires inutiles ou l’identification d’un cancer pour lequel on ne peut changer l’évolution. Dans ces cas, le dépistage permet de devancer la date du diagnostic, mais n’en change pas l’issue.
Certaines femmes pourraient voir apparaître des signes d’un cancer du sein et avoir un diagnostic de cancer entre 2 mammographies de dépistage, ce qui est appelé un cancer d’intervalle. Il est donc important de consulter un médecin ou IPS si vous observez des changements à vos seins, même si une mammographie a été faite récemment.
Pour en savoir davantage sur les avantages et les inconvénients reliés à la mammographie de dépistage chez les femmes de 50 à 74 ans, cliquez ici.
Révisé le 30 mai 2024