Déroulement de l’examen clinique du sein (ESC)
Comment faire un bon examen clinique des seins :
Voici des points qui sont importants pour réaliser un bon examen clinique des seins :
- La patiente doit être dévêtue à partir de la taille.
- L’examen doit être expliqué à la patiente avant et à mesure que l’on procède.
- Il est recommandé qu’un examinateur de sexe masculin soit accompagné d’un témoin
féminin. - La palpation doit être ferme, mais sans causer de douleur à la patiente.
- L’examen doit initialement se faire en position assise (bras au repos puis bras élevés), puis
couchée. - La séquence inspection, palpation, examen ganglionnaire doit toujours être respectée.
- Spécifier avec la femme la localisation de la lésion ressentie, le cas échéant.
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Inspection
Il est important d’expliquer à la femme pourquoi on regarde ses seins en lui demandant de prendre diverses positions.
On inspecte d’abord les seins en position assise, avec les bras de la patiente le long de son corps. On observe les volumes des seins, leurs contours, les mamelons et la peau. Il faut noter la présence d’asymétrie, de bosse, de rétraction, d’écoulement du mamelon ou de lésion cutanée ou du mamelon.
On examine ensuite la patiente les bras levés et avec une flexion du tronc vers l’avant.
On recherche une rétraction signalant une fixation du sein au thorax ou une lésion tirant sur un ligament de Cooper.
Finalement, on peut faire une manœuvre de contraction du muscle pectoral en demandant à la patiente de serrer sa taille avec ses mains. On inspecte alors les côtés des seins à la recherche de rétraction de la peau ou des mamelons. Vérifiez s’il y a présence d’une voussure parasternale indiquant une atteinte de la chaîne mammaire interne située sous le gril costal.
Palpation assise
La palpation du sein en position assise est le prolongement de l’inspection.
Il faut palper le sein en plaçant une main en appui sous le sein et en plaçant l’autre main par-dessus, prenant ainsi le sein en étau et en rapprochant fermement (mais sans causer de douleur) les deux mains à la recherche d’une lésion profonde. Certains nodules sont plus apparents lors de cette manœuvre.
La palpation en position assise permet également de mieux sentir le prolongement axillaire aussi appelé queue du sein, qui est parfois difficile à évaluer en position couchée en présence de seins volumineux.
La position assise facilite aussi l’examen des aires ganglionnaires axillaires et susclaviculaires.
On pose alors les mains de manière symétrique et on recherche des asymétries à l’aide de petits mouvements circulaires.
En cas de ganglion palpé, il est important de noter leur localisation, leur taille, leur forme, leur sensibilité, leur consistance, leurs limites et leur mobilité.
Palpation couchée
La palpation peut se faire avec une main ou les deux mains. L’utilisation des deux mains lors de la palpation du sein en position couchée permet d’immobiliser certains petits nodules qui, autrement, pourraient échapper à la palpation avec une seule main.
Pour faire cette partie de l’examen clinique des seins, on utilise la face interne des doigts, à plat et parallèle au thorax, en exerçant une pression douce, comme si on voulait palper les côtes. Comme les cancers ne sont pas forcément juste sous la peau, il faut exercer une pression ferme s’adaptant à la tolérance de la patiente.
On peut se déplacer de façon linéaire de l’extérieur vers l’intérieur, ou de façon circulaire. Il est très important de ne pas oublier le mamelon, considérant qu’une proportion non négligeable des cancers s’y développe. Il est également important de se rappeler que le sein s’étend jusqu’à la ligne infraclaviculaire et axillaire.
Positionnement et pression de la main dans la palpation du sein en position couchée.
On peut se déplacer de façon linéaire de l’extérieur vers l’intérieur, ce qui favorise une meilleure couverture du sein que de façon circulaire.
Particularité – Douleur
Il arrive qu’une douleur au sein soit d’origine musculo-squelettique avec une irradiation mammaire. On peut mettre en évidence les douleurs provenant du muscle pectoral en palpant le muscle en position assise en évitant le sein.
Une douleur costale ou pectorale demeurera toujours au même endroit, peu importe la position de la patiente, alors qu’une douleur mammaire variera de localisation selon que la patiente est assise ou couchée.
Particularité – Masse
Lorsqu’une masse palpable est détectée, une caractéristique à rechercher est le signe du plateau.
La palpation et le pincement d’une tumeur bénigne amènent un bombement de la peau comme on peut voir à gauche. On peut démontrer un aplatissement de la peau et même une rétraction lorsqu’on pince une tumeur maligne comme on peut le voir à droite, ce qui est appelé le signe du plateau.
Particularité – Prothèses
Les prothèses mammaires n’empêchent pas l’examen du sein. Bien au contraire, les prothèses servent souvent d’appui en projetant le sein vers l’avant permettant de palper un minime changement.
En présence de prothèses mammaires, on procède à l’examen de manière habituelle, selon la localisation de la prothèse. Les prothèses sont maintenant le plus souvent placées en sous-pectoral; elles se soulèveront lors de la manœuvre de contraction des pectoraux.
Compléments
Division du sein en 4 quadrants et prolongement axillaire.
Répartition des cancers selon la localisation dans le sein.
Pour plus d’information sur l’ECS et les signes observés lors de l’ECS, consultez :
La Sénologie au quotidien – Les défis mammaires en pratique courante
- Chapitre 4 – L’examen clinique des seins p. 40 – 57
Révisé le 31 juillet 2024