Mammographie et tomosynthèse
La tomosynthèse est une modification de la mammographie : l’imagerie passe du 2D au 3D. Le tube à RX du mammographe se déplace selon un arc et permet l’acquisition d’images par angulations successives. Il est donc possible d’évaluer le sein en tranches de 1mm en évitant ainsi les superpositions d’images, plus fréquentes lorsque les seins sont denses. L’ordinateur génère une image de la glande mammaire en trois dimensions (3D) à partir des clichés obtenus.
Images de l’appareil et des images obtenues
L’utilisation de la tomosynthèse n’est pas recommandée au Québec en dépistage populationnel dans le cadre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS), tel que confirmé dans l’avis émis en 2019 de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS).
L’INESS énonce à ce moment que la tomosynthèse peut être utilisée pour compléter l’investigation, et préciser l’anomalie décelée à la mammographie ou en présence de signes ou de symptômes cliniques. La tomosynthèse combinée à la mammographie est recommandée pour la caractérisation des distorsions architecturales et des densités asymétriques, mais n’est pas recommandée pour la caractérisation des microcalcifications.
« L’INESSS estime que la mammographie (2D) demeure la norme pour le dépistage du cancer du sein dans le cadre du PQDCS. Bien que la tomosynthèse puisse être considérée comme une alternative à la mammographie de dépistage, il n’y a pas, à l’heure actuelle, suffisamment de preuves pour recommander une transition vers l’utilisation de la tomosynthèse à l’échelle de la province.
Si la tomosynthèse est utilisée pour le dépistage, elle doit l’être en combinaison avec une projection 2D synthétique (3D + 2Ds) en raison de la plus faible dose de radiation comparativement à la tomosynthèse combinée à une mammographie (3D + 2D). »
Lorqu’une anomalie est vue uniquement à la tomosynthèse et nécessite une biopsie, cette biopsie pourra être effectuée sous tomosynthèse.
La tomosynthèse est encore à l’étude pour son utilisation chez les femmes à risque, particulièrement celles ayant les seins denses.
Des études sont en cours dans divers pays pour évaluer si la tomosynthèse permet de diminuer le taux de rappel (faux positifs) et d’améliorer la sensibilité (éviter les faux négatifs) et le diagnostic de cancer. On évalue aussi si la tomosynthèse peut faciliter la lecture chez les radiologistes moins expérimentés.
Voir aussi le communiqué sur la tomosynthèse du Groupe Actions-médecins (GAM) :
- Point sur la tomosynthèse en dépistage du cancer du sein
(Réalisé par Francine Borduas MD, Jocelyne Chiquette MD, Louise Moreault MD et Geneviève Doray du Groupe Actions-Médecins de la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale, Mis à jour – novembre 2014)
Avis de l’INESSS :
- Dépistage du cancer du sein par tomosynthèse mammaire
- Avis – INESSS Mai 2024
- Tomosynthèse et cancer du sein: évaluation diagnostique et autres utilisations:
- Fiche synthèse – INESSS Janvier 2020
- Avis – INESSS Janvier 2020
- Tomosynthèse mammaire et dépistage du cancer du sein
- Fiche synthèse – INESSS Janvier 2019
- Avis – INESSS Janvier 2019
- La tomosynthèse mammaire numérique par l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS), mai 2014
Révisé le 5 août 2024